En ce mardi 1er décembre de l’an de grâce 2015, une noble assemblée de gentes dames et damoiseaux de la Guilde Arts et Culture sont venus festoyer en « l’Auberge de la Plage » à l’Isle-Adam, déjà parée pour Noël.
Trois charmantes trouvères et un beau ménestrel de la troupe Haeliantus ont enchanté l’assemblée en interprétant des airs a cappella sur la vigne et le vin du Moyen Age à l’époque baroque. Les humeurs et attitudes des buveurs et buveuses sont illustrées avec entrain dans différentes situations : le retour de la foire, à la taverne, entre dames… Tout un programme évoqué par des pièces comme « Bevons ma commère », « Margot, labourez les vignes bien tôt », « Quand j’entonne le jus de la tonne », « L’eau ne fait rien que pourrir le poumon » ou « Le vin clairet » !
Rabelais s’invite à la fête, par la voix de maître Alcofribas, l’architriclin de Pantagruel qui déclame des extraits du « Traité de bon usage de vin » dans lequel il nous fait partager son amour pour ce breuvage. Avec sa verve et son humour, il place le vin au sommet de l’échelle des valeurs, allant jusqu’à ériger en vertu sa consommation : « le vin a maintes qualités et guérit les maux de l’âme, voilà qui est certain…. Le vin égaie la vie et la vie est le vin de l’âme. »
Ecouter chanter le vin donne soif ! Encore une fois Rabelais nous guide dans notre dégustation : « Ne buvez que du meilleur. Buvez du solide. Pline invite à distinguer les vins imbéciles des vins valides, les vauriens préfèreront les seconds. Gardez-vous des piquettes et des pisses d’ânes. Gardez-vous des vins croûteux. » L’aimable compagnie apprécie une trilogie de vins blancs, le premier, minéral et fleuri élevé en Lubéron, le second, un Mâcon villages du domaine de Pouilly, le troisième, un moelleux Côte de Bergerac. Un Bourgueil corsé et tannique comble les amateurs de vins rouges. Ces suaves nectars s’apprécient d’autant mieux qu’ils sont accompagnés d’assiettes garnies de délicieux petits fours.
La noble assemblée applaudit vivement les artistes une dernière fois puis quitte l’auberge en se promettant de suivre ce conseil de Rabelais : « Vous avez toute la vie pour vous rigoler et toute la mort pour vous reposer. »