Les artistes aiment à évoquer des périodes ou des horizons lointains, souvent imaginaires.
Au début du XXe siècle, le Douanier Rousseau, qui n’a jamais voyagé, peint des jungles à la végétation foisonnante, parfois habitées par des figures féminines empreintes d’une sensualité primitive. La Charmeuse de serpents et Le Rêve évoquent ainsi des mondes étranges et oniriques, sous une apparence de réalité naïve.
A la même époque, Debussy compose des œuvres instrumentales courtes évoquant la mythologie antique et la naissance de la musique. Syrinx, brève pièce pour flûte seule, évoque le mythe de Pan, inventeur de la flûte, qui s’éprend de la nymphe Syrinx. Le Prélude à l’après-midi d’une faune, d’après le poème éponyme de Mallarmé, n’est pas une illustration musicale, mais la simple évocation d’un être à la sensualité exacerbée, au sein d’une nature fantasmée.