Le cinéma est un spectacle qui doit beaucoup aux arts qui l'ont précédé : littérature, théâtre, peinture, photographie et musique. Pourtant le cinéma n'est pas la résultante d'un assemblage des éléments constitutifs de ces arts. Il a développé un langage propre qu'il convient de connaître pour mieux comprendre les films et être en mesure de les apprécier.
Comprendre le cinéma propose une approche filmologique permettant de se familiariser avec les notions propres à l'expression par le film : le point de vue, les cadres et cadrages, le plan, la profondeur de champ, la lumière et la couleur, la séquence, le découpage spatial et temporel, le montage, le récit et les procédés narratifs, la mise en scène et la réalisation. On aborde la question du langage propre au cinéma en recourant à des photogrammes et extraits qui permettent d'explorer le travail du film souvent transparent pour le spectateur habitué depuis très longtemps aux conventions du récit filmique et qui ne remarque plus, sauf quand le cinéaste s'arrange pour le mettre en évidence, une plongée, un champ contrechamp, un montage parallèle, un travelling ou un fondu enchaîné. Le récit, l'intrigue, le jeu des acteurs, la photographie masquent le plus souvent ce travail de la caméra qui pourtant est producteur de sens et le véritable révélateur d'un style. Comment un cinéaste obtient-il un effet de réel? Comment le film construit-il une diégèse spatiale et temporelle pour plonger le spectateur dans le récit? Quelle différence y a t-il entre mise en scène et réalisation? Quel rôle tient la lumière dans la réalisation? Toutes ces questions sont abordées afin d'affûter le regard du spectateur et qu'ainsi il puisse envisager une lecture plus complexe des films qu'il visionne ou qu'il se les approprie comme filmeur dans la pratique du caméscope.

Si le western est un genre assez homogène, il n'en est rien du cinéma dit policier ou polar, beaucoup plus "élastique" et dans lequel on peut classer, souvent par facilité, des films qui n'ont pas grand chose de commun si ce n'est la mort violente et la présence de certains types de personnages tels que le criminel et le policier. C'est donc assez naturellement qu'on le décompose en plusieurs courants ou sous genres : le film d'enquête ou whodunit ; le film de gangsters ; Le caper film ou de hold-up ; le drame criminel ; le thriller ; et enfin le film noir, terme français désignant un type de films d'atmosphère qui illustrent une morale tragique (Assurance sur la mort ; Le facteur sonne toujours deux fois ; Le faucon maltais ; Laura ; Gilda ; Le blue Dalhia ; les Passagers de la nuit).
Cette conférence se concentre sur le film noir et porte sur son age d'or : les années 40 aux USA. C'est à cette période que le plus codifié et le plus prolifique parmi ces sous genres apparaît. Il le fait à la faveur de circonstances historiques et politiques précises. Il se caractérise par un décor, la ville, une ambiance, la nuit et est le plus souvent traversé par des personnages, préalablement créés par des romanciers (Hammett, Chandler, Mac Coy, Burnett et d'autres) dont le cinéma fera des archétypes : le détective privé, la femme fatale, le perdant aux abois, le couple criminel, etc.

Considéré comme un génie, Orson Welles montre dès l'enfance des dons précoces pour la création. Dès son plus jeune âge il se passionne pour les textes et le théâtre. Son sens de la mise en scène est tel qu'il affole l'Amérique avec une adaptation radiophonique de La Guerre des mondes. Hollywood lui ouvre grand ses portes et lui donne carte blanche. Il réalise à 25 ans le film le plus révolutionnaire de l'histoire du cinéma, Citizen Kane, qui fera de lui le fondateur du cinéma moderne. Il devient le wonder boy d'Hollywood. Mais son tempérament ne peut s'accommoder des règles hollywoodiennes et sa carrière sera une lente descente aux enfers. Son destin deviendra celui d'un cinéaste nomade, reconnu par tous mais rencontrant toutes les difficultés pour monter ses projets dont plusieurs ne seront jamais achevés.
La conférence s'attache à montrer ce parcours étonnant où l'acteur travaille pour financer le cinéaste. Elle parcourt une oeuvre inclassable, foisonnante et chaotique au coeur de laquelle sa passion pour Shakespeare apparaît nodale à travers la quête d'identité, la création, la trahison, le masque. Welles reste comme le cinéaste qui a rendu apparent la forme filmique en révolutionnant les codes de la réalisation hollywoodienne, cassant le mythe de la transparence classique en interrogeant les fondements de la représentation. Il est l'incontournable.

Né d'une réaction au matérialisme triomphant du XIXème siècle, le symbolisme associe l'art à une Idée. Marqué par Wagner et sa recherche du Gesamtkunstwerk (œuvre d'art totale), ce mouvement cherche à unir la littérature, la musique aux arts figuratifs. Rejetant l'industrialisation galopante et le progrès scientifique, le symbolisme utilise le rêve, l'inconscient, l'ésotérisme, le mysticisme ou le satanisme. Très tôt assimilé à un art décadent, le symbolisme compte néanmoins des peintres majeurs comme Gauguin, Klimt, Redon, Munch, Böcklin ou Ensor avant d'inspirer Mondrian ou Kandinsky, voire le surréalisme.

La France devient une terre d'élection du symbolisme, réagissant à l'impressionnisme, jugé "bas de plafond" par Gauguin qui, de Pont-Aven à Tahiti, part en quête d'un paradis, préservé de la civilisation moderne occidentale.Peintre du mystère, de l'inconscient et du rêve, Redon met en image sa pensée littéraire. Les Nabis (prophètes), menés par Maurice Denis ou Bonnard, redonnent ses lettres de noblesse aux grandes décorations murales. Le symbolisme français très protéiforme est également illustré par l'occultisme du mouvement rose-croix ou le symbolisme scientiste.

C'est autour du groupe des XX que le symbolisme s'épanouit en Belgique, mené par les visions de Fernand Khnopff. La représentation perverse et pornographique de la femme chez Félicien Rops s'éloigne des lignes fluides de l'art de Jan Toorop. Les carnavals humoristiques de James Ensor composent des farandoles de masques grinçants, associant le monde du cirque aux danses macabres médiévales. Jean Delville se fait l'écho de l'influene de Ser Peladan en Belgique, en peignant des oeuvres ésotériques et cabalistes.

Le symbolisme connaît un engouement important en Europe centrale et en Scandinavie où il est illustré par l'oeuvre expressionniste et tourmentée d'Edvard Munch. Le mystère funèbre imprègne certaines toiles de Böcklin. Son elève Von Stuck mêle néo-classicisme et visions hallucinées de femmes perverses et érotiques. AVienne, Klimt unit Eros et Thanatos, dans des compositions linéaires, décoratives et dorées, dont Egon Schiele donne une superbe interprétation expressionniste et brisée.

Moins connu en Espagne, en Italie et dans le monde slave, le mouvement symboliste inspirera également des interprétations patriotiques allégoriques et mystiques avec Mosè Bianchi et Segantini. Mucha et Kupka incarnent un temps le symbolisme tchèque à Paris, tandis que le mouvement est illustré en Russie par la Rose bleue ou l'art si particulier de Vrubel qui mêle symbolisme et folklore comme Roerich qui s'inspire des contes traditionnels russes. Alors qu'à Barcelone, 'Hermenegildo Anglada Camarasa réinterprète le costumbrismo (régionalisme) avec des teintes acidulées et irréelles , la période bleue de Picasso s'insère parfaitement dans le mouvement symboliste.

Même s'il nous paraît évident à l'heure actuelle d'utiliser des moyens de paiement aussi divers que le billet de banque, le chèque ou la carte de crédit, c'est au cours d'une très longue période de gestation que se sont mis en place ces différents systèmes. Que de chemin parcouru depuis les primitifs systèmes de troc!

Le passage du franc à l'euro nous a conduits à concevoir de manière toute nouvelle notre rapport à l'idée d'Europe. Ce phénomène n'est pas nouveau, car, loin d'avoir une simple valeur économique, la monnaie, dès ses origines, a eu pour mission d'illustrer et de diffuser des concepts politiques. Ainsi, chaque pouvoir voulut battre sa propre monnaie pour asseoir son autorité.