Compte rendu du voyage:
"Richesses du Nord: Lieux d'échanges et enjeux de pouvoir"

fait du 29 au 31 mai 2013

 

Le texte est de Denise Phelippeaux
Les photos sont de Claude Phelippeaux

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ST Quentin Cateau Arras Saint Omer Neuville
 
Mercredi 29 mai Jeudi 30 mai Vendredi 31 mai

 

Mercredi 29 mai  
   
C'est sous un ciel menaçant, armés de parapluies et d'imperméables que nous prenons la route pour une destination que nous n'avons encore jamais proposée à nos Adhérents : le Nord de la France.

Saint Quentin
 
L'Hôtel de Ville:
On ne connaît pas le ou les architectes qui ont travaillé à l'édification de la façade et au nouvel aménagement des espaces intérieurs. Certains évoquent le Maître Valenciennois Colard Noël, appelé par Louis XI en 1477 pour consolider le chœur et le transept sud de la collégiale voisine.
Il faut, en ayant pris du recul, laisser son regard errer sur la façade suivre les lignes de séparation des formes et des volumes et s'imprégner de l'extraordinaire harmonie qui se dégage d'une géométrie parfaitement maîtrisée.
 
La basilique:
Sa construction a débuté à la fin du XIIe siècle et est achevée trois siècles plus tard.
Cet ensemble complexe, original et fascinant, appartient tout entier au gothique dont il réunit toutes les évolutions. Il est lié à l'histoire de la dévotion à saint Quentin, dont il contient les reliques.
La vénération pour le saint va aller en croissant et une communauté de clercs s'établit dès le VIIIe siècle autour de la chapelle qui devient le noyau primitif de la ville de Saint-Quentin.
 
Le Musée Lecuyer:
Né à Saint Quentin, le 5 septembre 1704, Maurice-Quentin De La Tour passa les quatre dernières années de sa vie dans sa ville natale.
Il est surnommé "le prince des pastellistes" technique qui devint à la mode à partir de 1720 notamment, en raison des progrès dans la production du verre plat. En effet, le pastel est une poudre colorée déposée sur papier, parchemin, vélin ou soie, qui doit être protégée de tout contact.

Le Cateau Cambrésis
 
Matisse, la couleur découpée:
Le Musée Matisse de Cateau-Cambrésis, ville où Matisse naquit le 31 décembre 1869, présente cette exposition à l'occasion de l'exceptionnelle donation faite par la famille Matisse d'un ensemble de 443 éléments en papiers gouachés découpés non utilisés dans les œuvres d'Henri Matisse. L'invention des papiers gouachés, découpés et collés, qu'il développe pendant presque vingt années, de 1936 à 1954, mène Matisse dans une des plus importantes révolutions artistiques du XXe siècle qui marqua définitivement l'art occidental. Elle est le résultat de recherches acharnées, qui réunirent dans d'ultimes créations, peinture, sculpture et dessin, et aboutirent à l'accord entre le décoratif et le spirituel.

Jeudi 30 mai  
   
Arras
 
Durant le Bas-Empire, Arras se distingue dans les textes officiels de l'époque qui nous renseignent sur sa position économique. En effet, Arras est l'un des piliers du commerce et du textile: de magnifiques draperies sont reconnues dans le monde entier. Dès le VII siècle, la ville se dote d'une abbaye dédiée à Saint-Vaast au pied de la cité gallo-romaine. Selon la légende, Saint-Vaast a délivré la ville de l'ours qui effrayait la région.
Depuis 1492 Arras est sous domination espagnol et le textile ne tarde pas à laisser place au commerce du grain. C'est à cette époque que la ville acquiert une plus grande importance avec la construction du Beffroi (1463) et celle de l'Hôtel de ville(1502).
   
Le Beffroi:
Il mesure 75 m jusqu'au bout de la hampe du lion. Commencé en 1463, il ne fut achevé qu'en 1553 sur les plans de Jacques Le Caron alors que l'Hôtel de Ville commencé en 1501 était achevé depuis 1508. Cette tour ressemble étrangement à celle de la cathédrale d'Anvers.
   
Le Jardin des Boves:
Les Boves ont été creusées à partir du Xème siècle. Ces anciennes carrières souterraines de pierre calcaire accueillent chaque année au printemps le Jardin des Boves, réalisation imaginée par l'artiste plasticien Luc Brévart : à quelques mètres sous les pavés d'Arras, nous découvrons un univers surprenant, à travers un jardin insolite entièrement dédié aux plantes et aux fleurs. Orchidées, lierres, fougères, feuillages, fleurs de variétés diverses… un voyage étonnant au centre de la terre !!
   
La cathédrale Notre-Dame:
Eglise abbatiale commencée en 1774 sur les plans de Contant d'Ivry. Interrompus par la Révolution, les travaux sont repris en 1804 à l'initiative de Napoléon 1er pour l'édification d'une cathédrale. Inaugurée en 1833 par Monseigneur de la Tour d'Auvergne, détruite en 1914, elle sera reconstruite à l'identique. La sévérité de son architecture gréco-romaine est tempérée par la grande luminosité intérieure.
   
La citadelle:
La Citadelle d'Arras a été construite sur les plans de Vauban entre 1668 et 1672 sur l'ordre de Louis XIV. Son rôle initial: Protéger la ville contre des invasions ennemies (Pays Bas Espagnols plus particulièrement) mais sa position fort peu stratégique lui valût rapidement le surnom de "Belle inutile".
   
Le Musée Saint Vaast:
Créé à l'époque révolutionnaire, le musée des Beaux-Arts présente des collections diversifiées qui couvrent un champ très large, tant d'un point de vue chronologique que typologique.
Sculptures médiévales, peintures des Pays-Bas et tableaux français du XVIIe siècle (parmi lesquels un ensemble unique de grands formats, la "salle des Mays"), céramiques du XVIIIe siècle (porcelaines d'Arras et de Tournai), peinture du XIXe siècle (dont l'école d'Arras), plan-relief de la ville daté de 1716 en constituent les points forts.
Dans le Musée, on peut voir "l'exposition Roulez Carrosses": Il s'agit de la première exposition française consacrée aux véhicules hippomobiles. Berlines, carrosses royaux et impériaux des collections versaillaises, tableaux, sculptures, traîneaux, chaises à porteurs, harnachements de chevaux ainsi que plusieurs carrosses exceptionnels tels que les voitures du cortège du mariage de Napoléon 1er, le carrosse du sacre de Charles X ou l'impressionnant char funèbre de Louis XVIII. De Louis XIV à la IIIe République, ces véhicules méconnus permettent de parcourir l'Histoire de France.

Vendredi 31 mai  
Saint-Omer
 
La cathédrale Notre-Dame:
La cathédrale se découvre à travers l'enfilade des rues sinueuses dont l'origine remonte au Moyen-Age. La cathédrale Notre-Dame se hisse au rang des monuments phares de la France du nord. Considérée comme la plus belle église médiévale de la région, l'édifice porte en lui les caractéristiques d'un gothique fortement marqué par la tradition régionale.
L'église doit son origine à une modeste chapelle fondée au VIIe siècle par Omer à l'emplacement du cimetière des moines de l'abbaye Saint-Bertin. Bientôt érigée en collégiale, elle fut agrandie à deux reprises avant de trouver, à partir du XIIIe siècle et jusqu'au XVIe siècle, ses dispositions définitives.
   
Le Musée Sandelin:
Bâti au XVIIIe siècle entre cour et jardin, dans l'esprit du style classique français, le prestigieux hôtel particulier Sandelin de Saint-Omer abrite depuis plus d'un siècle de riches collections d'œuvres et objets d'art dont la sélection proposée de nos jours s'étend du XIe au XIXe siècle.
Comptant parmi les principaux Musées de France du Nord-Pas-de-Calais, il offre aux visiteurs depuis 2004, suite à une vaste campagne de restauration, une nouvelle muséographie servie par l'établissement de 3 parcours thématiques ainsi définis : Histoire, Beaux-arts, Céramique.
   
Les ruines de Saint Bertin:
Aux portes du marais et bordées par l'Aa, les ruines romantiques de l'abbaye Saint-Bertin évoquent avec nostalgie l'ancienne splendeur de cet ensemble qui fut à l'origine de la naissance de la cité. Fondé par Bertin, Momelin et Ebertram, moines missionnés par Omer afin d'évangéliser cette contrée, le monastère fut le centre d'une vaste propriété foncière et constitua avec Saint-Amand et Saint-Vaast d'Arras l'une des abbayes les plus puissantes du nord du royaume.
La richesse et la beauté de ses bâtiments en faisaient l'un des monuments les plus prestigieux de la région. De l'église romane édifiée à partir du milieu du XIe siècle subsistent de beaux chapiteaux et les fragments d'une mosaïque conservés au musée de l'hôtel Sandelin.

La Chartreuse de Neuville
 
Fondée en 1324 et rebâtie en 1870, elle offre une occasion unique de pénétrer dans un monastère Chartreux encore intact.
L'ordre cartusien, que fît naître Saint Bruno au XIème siècle dans les montagnes de Savoie, prône l'isolement, la solitude, et le silence. Une Chartreuse répond à ces principes en permettant aux moines de s'isoler du monde pour mener une vie érémitique et contemplative.
La Chartreuse de Neuville, dont la vocation religieuse s'est arrêtée en 1905 pour laisser la place à une vocation hospitalière durant tout le XXème siècle, rassemble 22000 mē de bâti sur 15 ha clos d'un mur d'enceinte.
Immense vaisseau de pierre n'ayant rien perdu de sa calme puissance, sa mutation a commencé.
Sa vocation sera désormais celle d'un lieu d'hébergement, de ressourcement, de réflexion et de recherche. Elle est d'ores et déjà culturelle, au travers de visites guidées, de concerts, de théâtre et d'expositions.

Cette dernière visite annonce la fin de ce périple de trois jours qui, comme d'habitude, s'est déroulé dans la joie et la bonne humeur. Nous sommes partis avec un ciel maussade voire menaçant et pourtant celui-ci fut clément, car pendant notre séjour nous n'avons pas eu une goutte de pluie, avec ce printemps pour le moins gris et triste, nous pouvons dire que nous avons eu beaucoup de chance. Nous nous quittons en espérant nous retrouver tous pour une nouvelle escapade l'année prochaine.
 
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