Conférences 2017-2018 Claire Grébille
21 décembre 2017 Le siècle d’or hollandais
A l’issue de plusieurs décennies de guerre, les Pays-Bas du Nord se détachent des possessions Habsbourg pour devenir la première république moderne occidentale. Les Provinces-Unies, dominées politiquement et économiquement par la Hollande, connaissent une prospérité économique exceptionnelle, grâce à une hégémonie sur les mers, dynamisée par l’activité de la Compagnie des Indes Orientales. Entre capitalisme naissant et éthique protestante, la société hollandaise se caractérise par un « embarras des richesses » (Todorov) qui profite aux peintres et à l’organisation du marché de l’art dont Amsterdam est la plaque tournante.
11 janvier 2018 _______ Le portrait : entre individualisme ____________________________ et collectif
Les peintres hollandais prolongent la tradition de la peinture du Nord, dans le rendu précis de la ressemblance physique. Le portrait est un genre très prisé et lucratif qui permet l’affirmation de soi et de sa position sociale. Individuel mais aussi collectif, le portrait illustre aussi bien l’harmonie familiale ou civique dans les joyeux banquets de Franz Hals, que la rectitude morale et l’austérité des Régents du même artiste, ou la virtuosité de Rembrandt dans la Ronde de nuit.
18 janvier 2018 __________La nature morte: poésie silencieuse _______________________________et morale protestante
Devenue un genre autonome, à la fin du XVIème, la nature morte traduit la fascination néerlandaise pour les effets optiques et la précision du rendu des valeurs tactiles. Mais, au-delà de l’illusionnisme, la dimension moralisatrice de la nature morte ne cesse d’interroger sur la société hollandaise tournée vers le matérialisme et les réflexions métaphysiques. Derrière les bouquets d’Ambrosius Bosschaert, les somptueuses tables de Willelm Kalf cachent de nombreux symboles, invitant le spectateur à méditer sur la fugacité de l’existence terrestre.
25 janvier 2018 La scène de genre : éloge du quotidien
La scène de genre décline sur mode comique ou laudatif la vie quotidienne des Pays-Bas. Scène de patinage d’Averkamp, turbulence des scènes d’auberge de Jan Steen, lettre d’amour, devenant fragment d’éternité chez Vermeer, intérieurs impeccables et chaleureuse géométrie de Peter de Hooch, la variété de la scène de genre hollandaise est inépuisable. Ces fragments du quotidien qui nous rendent si proches et attachants les Néerlandais du siècle d’or dissimulent aussi des allusions morales et ironiques pleines de sel.
01 février 2018 L’ambition des peintres hollandais
Si les peintres hollandais excellent dans les genres dits mineurs, ils n’en sont pas moins profondément conscients de leur valeur et de l’intellectualité de la peinture, qui se veut l’égale de la poésie et de la philosophie. Rivalisant de virtuosité dans la quête d’illusionnisme spatial, des effets de textures, pour jouer sur l’ambiguïté de l’image, des peintres tels Rembrandt qui veut égaler Rubens, en multipliant les tableaux religieux et mythologiques ou Vermeer qui élève la scène de genre au niveau de l’allégorie du peintre dans l’Atelier du peintre, affirment la fierté nationale d’appartenir à l’école hollandaise, face aux rivales italienne et française.