Patrimoine & savoir faire en Bourgogne à travers les siècles:
historique des sites visités

 

 
Le château fort de Guédelon
 

Sur la commune de Treigny, une ancienne carrière au milieu des bois est devenue en 1998 le théâtre d'une aventure unique. Le propriétaire de Saint Fargeau et l'association des compagnons bâtisseurs de Puisaye ont entrepris la construction d'un château fort avec les moyens techniques du XIIIème siècle! Ni bulldozers, ni camions, ni grues d'acier, mais leurs ancêtres: les charrois de pierres de bois et de sable tirés par des bœufs et des chevaux, et les ingénieux systèmes de levage du Moyen-Age, telles les fameuses " cages d'écureuil " fidèlement reconstituées. des " oeuvriers ", en cagoule et en chausses, taillent la pierre, battent le fer, tressent le chanvre etc…

 
Auxerre
 

(Prononcer Ausserre). A proximité d'une simple bourgade gauloise (Autricum), les conquérants romains établirent la ville d'Autessiodurum, située sur la grande voie de Lyon à Boulogne sur Mer.

 
Cathédrale Saint-Etienne
 

Ce bel édifice gothique a été construit du XIIIe au XVIe s. A cet emplacement, un sanctuaire, fondé vers 400 par Saint Amâtre et embelli au cours des siècles suivants fut incendié à plusieurs reprises. En 1023, Hugues de Châlon entreprit aussitôt après le sinistre la construction d'une cathédrale romane.
En 1215, Guillaume de Seignelay fit réaliser une cathédrale gothique, dont le chœur et les verrières furent achevés en 1234. En 1400, c'est au tour de la nef, des collatéraux, des chapelles et du croisillon Sud. Dernier élément, la tour Nord, vers 1525. La façade est de style flamboyant encadrée de deux tours aux contreforts ouvragés…. Au portail central, le Christ trône au tympan, entre la Vierge et Saint Jean. Le linteau évoque le jugement dernier. Le Christ préside, ayant à sa droite les Vierges sages et à sa gauche les Vierges folles (tenant leur lampe renversée). Ces 12 statuettes s'étagent au long des piédroits…..

Les vitraux
   

Les vitraux de la cathédrale sont d'une exceptionnelle qualité. Tout autour du déambulatoire se déroule un magnifique ensemble de vitraux à médaillons du XIIIe s., où dominent les tons bleus et rouges.

 
Noyers
 

Cernée par un méandre du Serein et resserrée entre ses remparts aux tours rondes, Noyers est une adorable petite ville médiévale; ses rues aux noms évocateurs, bordées de maisons anciennes à pans de bois ou bien en pierre et à pignon, où grimpe parfois un petit escalier extérieur, forment un ensemble charmant. Les entrées de caves s'ouvrant directement sur la rue rappellent que l'on est ici en pays de vignerons.

 
Château d'Ancy-le-Franc
 
La devise
 

Entre les pilastres du rez-de-chaussée, la devise des Clermont-Tonnerre " Si omnes ego non "
(" si tous t'ont renié, moi pas ") rappelle qu'au XIIe siècle le comte Sibaut de Clermont-Tonnerre aida à rétablir sur le siège de saint Pierre le pape bourguignon Calixte II, élu à Cluny lors de la querelle des Investitures. Reconnaissant, le pape fit l'honneur à Sibaut de pouvoir porter sur les armes familiales la tiare et les clefs pontificales.

Un palais au bois dormant
 

Antoine III de Clermont, gouverneur du Dauphiné et grand maître des Eaux et forêts, époux d'Anne-Françoise de Poitiers, sœur de la célèbre Diane, le fit construire en 1546 sur les plans de Sébastien Serlio. Le talent de cet architecte bolonais, venu à la cour de François Ier , joua un grand rôle dans l'introduction des principes de la Renaissance italienne en France. Les travaux seront terminés 50 ans plus tard par du Cerceau.
En 1684, le domaine fut vendu à Louvois et conservé par ses descendants.
Au milieu du siècle dernier, la famille de Clermont-Tonnerre en redevint propriétaire ; à la mort du dernier duc (1940), le château d'Ancy-le-Franc revint à ses neveux les princes de Mérode. En 1980, la propriété indivise fut cédée et l'opulent mobilier vendu aux enchères. Après 1985 le château a vécu une période noire de quasi-abandon avant son rachat en 1999.

Le cabinet du Pastor Fido
   

Les scènes peintes en haut des murs du cabinet sont tirées d'une tragi-comédie de Guarini (1590), elle-même inspirée du drame pastoral du Tasse, Aminata. Le thème en est un oracle arcadien devant mettre fin au traditionnel sacrifice d'un jeune homme à Diane (toujours elle) grâce à un
" berger fidèle "

 
Montbard
 

Les rues en pente de la ville, étagée sur une colline entre le cours de la Brenne et le canal de Bourgogne, conservent toutes les traces de pas du fils du pays (ou des porteurs de chaise), le naturaliste Buffon.
A l'emplacement de la forteresse des comtes de Montbard, devenue résidence des ducs de Bourgogne puis abandonnée, le jeune et déjà illustre personnage fit aménager un parc.

Le nom
 

Phénomène curieux d'un mot composé par la double version d'un même thème, la " montagne ", en latin et en celte (le bar que l'on retrouve dans Bar-lès-Epoisses).

Les gens
 

6 300 Montbardois qui non seulement vivent dans le souvenir de Buffon mais aussi dans la continuation de son activité de maître de forges, puisque la cité est devenue un important centre métallurgique spécialisé dans la fabrication des tubes d'acier.

 
L'Abbaye de Fontenay
 
Le nom
 

Les terres données par Raynard de Montbard, parent de Saint Bernard, sont appelées Fontanetum car, comme nombre de lieux défrichés par les moines, elles "flottent sur des sources".

Cathédrale Notre Dame - deuxième fille de Clairvaux
 

Devenu abbé de Clairvaux, Bernard fonda successivement trois colonies : Trois Fontaines, près de Saint Dizier, en 1115; Fontenay en 1118 (20 ans après Citeaux); et Foigny, en Thiérache, en 1121. Fontenay connut une grande prospérité, comptant plus de trois cents moines et convers. Mais le régime de la commende - abbés nommés par faveur royale et ne s'intéressant qu'aux revenus de l'abbaye - ainsi que les désordres causés par les guerres de Religion allaient provoquer une rapide et irréversible décadence. Vendus à la Révolution, les bâtiments furent transformés en papeterie. En 1906, de nouveaux propriétaires entreprirent de restituer à Fontenay son aspect initial. L'abbaye est classée au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1981. Le portail de la Porterie est surmonté des armes de l'abbaye; l'étage date du XVe s.

Plan de l'Abbaye
 

1- église  2- sacristie  3- salle capitulaire  4- passage  5- grande salle  6- prison  7 - petit chauffoir
8- grand chauffoir  9- cloître  10- lavabo  11- réfectoire  12- cuisine  13- forge  14- hôtellerie  15- conciergerie
16- chapelle des hôtes  17- boulangerie  18- four  19- colombier  20- communs  21- cellier  22- infirmerie
23- jardin des simples  24- moulin  25- vivier

 
Château de Bussy-Rabutin
 

Tout dans le château rappelle le destin de Roger de Rabutin: " nous pénétrerons dans un château rempli d'emblèmes qui peignent l'amour trompé dans son espoir, et l'ambition malheureuse dans ses projets ".

Les mésaventures de Roger de Rabutin
 

L'art de la plume, si favorable à Mme de Sévigné, sa cousine, causa bien des ennuis à Roger de Rabutin, comte de Bussy (1618-1693), que Turenne décrivait au roi comme " le meilleur officier de ses armées, pour les chansons ". S'étant compromis, en compagnie de libertins, dans une orgie au cours de laquelle il improvisa et chanta des couplets tournant en ridicule les amours du jeune Louis XIV et de Marie Mancini, il fut exilé en Bourgogne par ordre du roi. Rejoint dans sa retraite par sa tendre compagne, la marquise de Montflat, il composa, pour la divertir, une Histoire amoureuse des Gaules, chronique satirique des aventures galantes de la cour. Ce libelle conduisit son auteur tout droit à la Bastille où il séjournât un peu plus d'un an avant d'être autorisé à retourner en exil dans ses terres (en 1666), mais célibataire cette fois, la belle marquise s'étant montrée fort oublieuse. Sa fille, veuve de Coligny le rejoindra plus tard.

Le château
 

Ce château fort du XVe s. fut racheté à la Renaissance par les comtes de Rochefort, lesquels firent abattre le mur qui fermait la cour (la courtine), transformèrent les autre tours de défense en tours d'habitation et dotèrent les ailes d'une décoration raffinée. La façade est du XVIIe s.
Commencée par le grand-père de Roger de Rabutin, le rez-de-chaussée date du règne de Louis XIII, alors que les parties supérieures évoquant le premier style Louis XIV furent terminées en 1649.

 
Le Camp d'Alise Sainte Reine
 

Une ambiance de chasse au trésor anime ce village depuis plus d'un siècle. Fouilles interminables, thèses minutieuses…, rien n'a été oublié dans cette enquête. Si au XIXe s., l'enjeu était de prouver que le site était bien celui de la célèbre bataille d'Alésia, les milliers de clichés aériens de la seconde moitié du XIXe s., et les grandes campagnes de fouilles franco-allemandes des années 1991 à 1997 ont dissipé les doutes. Désormais, archéologues et historiens sont confrontés à un nouveau défi: comment permettre aux visiteurs du XXIe s., de lire dans un paysage très préservé les épisodes mythiques de cette confrontation décisive de la Guerre des Gaules?

Le nom
 

Alise Sainte Reine tire la première partie de son nom d'Alésia, cité dont les origines gauloises furent controversées. La seconde partie évoque le souvenir d'une jeune chrétienne martyrisée, dit-on, en cet endroit au IIIe siècle, et dont la fête, attire les pèlerins.

Le siège d'Alésia
 

Après son échec devant Gergovie, fief des Arvernes, près de Clermont-Ferrand au printemps 52, le proconsul César bat en retraite vers le Nord, afin de rallier près de Sens, les légions de son lieutenant Labienus. Cette jonction opérée, et alors qu'il regagnait ses bases romaines sa route est coupée par l'armée gauloise de Vercingétorix. Malgré l'effet de surprise et l'avantage du nombre, les Gaulois subissent un cuisant échec et le chasseur devenu chassé décide de ramener ses troupes dans l'oppidum d'Alésia. Commence alors un siège mémorable…

 
Tanlay
 

A la lisière de la petite commune de Tanlay, halte agréable au bord du canal de Bourgogne, l'élégant château séduit le visiteur autant par la richesse architecturale de son extérieur que par la qualité de la décoration et du mobilier des appartements.

Le monument
 

Par sa composition architecturale, cet édifice bâti vers 1550, peu de temps après le château voisin d'Ancy-le-Franc, est un beau monument de la Renaissance française, dégagé de l'influence italienne.

Les gens
 

Le grand château, construit à partir de 1559 sur une ancienne forteresse féodale par François de Coligny d'Andelot (4ème fils de Gaspard, amiral de Coligny, et de Louise de Montmorency), a été terminé et embelli en 1642 par Michel Particelli d'Hémery, Surintendant des Finances.

Extérieur
 

Le petit château (le Portal), gracieuse construction de style Louis XIII, donne accès à la cour Verte bordée d'arcades sur trois côtés; à gauche, un pont franchissant les larges douves conduit au portail monumental et à la cour d'honneur du grand château.

Intérieur
 

Au rez-de-chaussée, le vestibule dit des Césars est fermé par une remarquable grille en fer forgé (XVIe s.) donnant sur le parc. On traverse le grand salon et l'antichambre où a été placé un joli bureau Louis XIV...

 
Chablis
 

Le nom

Capulum ou Schabl serait à l'origine du nom ; autrement dit un câble, celui qui servait à passer le gué de la rivière avec plus de sérénité. Les vins sont les meilleurs ambassadeurs de cette ville dont ils portent le nom dans le monde entier.
Nous irons jusqu'à l'Obédiencerie, à environ 200 m du caveau, où nous visiterons les caves du IXe s. et nous pourrons également voir un pressoir à pivot du XIIIe s. Une fois de retour au caveau, nous ferons une dégustation d'un Chablis, premier cru et d'un grand cru.

 
Pontigny
 

Ce petit village bâti au bord du Serein est célèbre pour son ancienne abbaye, seconde fille de Cîteaux, fondée en 1114. Sur le plan matériel, il ne subsiste de Cîteaux que des vestiges, alors que Pontigny a conservé intacte son immense église : elle est ainsi l'un des grands témoins de l'esprit cistercien comme de son art. Les locaux de l'abbaye sont occupés par un important centre de
" rééducation professionnelle ".

L'église
 

Construite dans la seconde moitié du XIIe s. par Thibault, comte de Champagne, dans le style gothique de transition, elle est d'une austérité rigoureuse, conformément à la règle cistercienne. De dimensions imposantes (108 m de longueur à l'intérieur - 117 m avec le porche - et 52 m de largeur au transept), presque aussi vaste que la cathédrale Notre Dame de Paris, elle est la plus grande église cistercienne de France.

Exérieur
 

La seule décoration de toute la façade est une simple croix sculptée au centre du tympan : on est bien dans le monde de Saint Bernard. L'absence de clocher tient au fait qu'il n'y avait pas d'appel à la prière pour les paroissiens. Cela manque désormais, puisque l'église est paroissiale.

Intérieur
 

D'un gothique minimaliste, la longue nef de deux étages est très lumineuse, elle compte sept travées; c'est la première nef cistercienne voûtée d'ogives parvenue jusqu'à nous. La perspective est coupée par la clôture en bois du chœur monastique.
Les bas-côtés trapus voûtés d'arêtes contrastent avec la nef de forme plus dégagée. Le transept, éclairé à chaque extrémité par une rose, est très caractéristique avec ses six chapelles rectangulaires ouvrant dans chaque croisillon.

Les bâtiments monastiques
 

Des bâtiments cisterciens du XIIe s., il ne reste aujourd'hui que l'aile des frères convers. La façade, où le moellon s'allie à la fine pierre de Tonnerre, est épaulée par des contreforts. Des autres bâtiments ne demeure que la galerie méridionale du cloître, reconstruite au XVIIe s.

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