Compte rendu de la visite à Boulogne-Billancourt:
Boulogne des années 30 - Une leçon d'architecture
faite le mardi 23 septembre 2014

Texte et photos de Colette Van de Valle

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Par une belle journée ensoleillée de septembre, nous visitons le quartier des Princes à Boulogne-Billancourt où se concentrent de nombreuses villas et hôtels particuliers témoins de deux courants d'architecture: l'Art Déco et le mouvement moderne auxquels ont adhéré des architectes comme Le Corbusier, Mallet-Stevens, Courrèges, les frères Perret ou Terry.
à l'exubérance et la fantaisie de l'Art Nouveau succède, dans la période de l'entre deux guerres, un style qui se détourne des formes classiques et gothiques traditionnelles de la décoration architecturale. La société des artistes et décorateurs qui organisent, en 1925, l'exposition internationale des Arts décoratifs et industriels présente une large gamme de dessins et de styles allant du constructivisme russe aux dessins épurés de Le Corbusier, elle lance le mouvement "Art Déco".
à Boulogne, trois styles se côtoient et caractérisent les immeubles et villas devant lesquels nous passons: le style régionaliste, le modernisme et un mélange des deux.

Immeuble construit par Constant Lefranc qui utilise pour sa façade, deux matériaux typiques de l'Art Déco: le béton et la brique, les balcons épousent la forme des bow-windows.
 
60-62 rue de la Tourelle - 1931

L'atelier de la sculptrice Froriep de Salis présente une grande baie horizontale et une pergola en ciment qui se poursuit jusqu'à l'entrée, c'est l'œuvre d'André Lurçat.
 
9 rue du Belvedère - 1927

Plus loin, des immeubles de style régionaliste créent une ambiance de rue anglaise, l'architecte Jean Hillard a ici encore fait largement usage de la brique.
 
12-14 rue du Belvedère - 1935

Les frères Perret réalisent deux villas dont l'une, la villa Gordin, a conservé son élégance originelle. L'emploi du béton armé laissé apparent n'a pas exclu le recours aux formes traditionnelles.
 
21 rue du Belvedère - 1929

L'acteur Albert Préjean se fait construire par Marcel Victor Guilgot un hôtel particulier aux élégantes courbes concaves pour la façade principale et convexes pour l'avancée.
 
Place de l'Europe - 1937

Devant l'immeuble Molitor conçu par Le Corbusier, nous écoutons attentivement Monsieur Hemmler nous rappeler les caractéristiques principales de ses constructions: utilisation de pilotis ou d'un vide sanitaire, présence d'un toit terrasse, organisation de l'intérieur en plan libre, fenêtres en L et façade libre exposée au Sud. L'architecte voit ici réunies les conditions d'une vie radieuse grâce à la proximité du Bois de Boulogne et d'équipements sportifs.
 
24 rue Nungesser et Coli - 1934

Nous changeons de style avec l'architecte Jean-Léon Courrèges qui érige un magnifique hôtel particulier où a habité André Malraux. Il privilégie des matériaux et des formes traditionnelles: briques, tuiles, combles pentus des pignons qui confèrent à l'ensemble un style régionaliste.
 
19 bis Avenue Robert Schuman - 1928

Rien n'arrête les architectes de l'époque qui doivent satisfaire les exigences de leurs commanditaires, l'hôtel particulier Dujarric est spécialement conçu pour abriter l'orgue de sa propriétaire. Le musée-jardin Paul Landowski, sculpteur du Christ de Rio de Janeiro, de la Sainte Geneviève du Pont de la Tournelle, du tombeau du Maréchal Foch, se laisse deviner entre les immeubles.
 
18 bis avenue Robert Schuman - 1930

Plus loin, une surprenante villa de style néo-gothique avec une tour détonne dans le paysage architectural de ce quartier.
 
13 rue Denfert-Rochereau

Au pied de l'immeuble de Georges-Henri Pingusson, nous avons l'impression d'être à "Times square", il a élevé ici, un édifice en forme de paquebot à la place d'une villa de Le Corbusier dont il ne reste que la pointe du rez-de-chaussée.
 
5 rue Denfert-Rochereau - 1924

Très aimablement, un habitant de l'allée des Pins nous ouvre la barrière, ce qui nous permet d'admirer des ateliers pour sculpteurs dont la maison jaune de Le Corbusier. Les grandes verrières exposées au Nord donnent beaucoup d'élégance à ces édifices.
 
9 allée des Pins - 1924

La villa que construit Robert Mallet Stevens pour la famille Collinet se décompose en deux parties: un bloc vertical qui abrite l'escalier et un cube de pièces: services, réceptions, chambres, aux lignes horizontales.
 
8 rue Denfert-Rochereau - 1926

L'architecte Jean Niermans rythme la façade de son hôtel particulier d'ouvertures de formes différentes.
 
3 rue Gambetta - 1935

Retour à un vocabulaire plus classique : pilastres, chapiteaux et frontons à modillons, pour Emilio Terry qui réalise un hôtel particulier dans un style, lui aussi très en vogue à cette époque. Marcel Cerdan et Edith Piaf ont occupé cette maison.
 
5 rue Gambetta - 1931

Boulogne-Billancourt a été pendant la période de l'entre deux guerres un foyer d'intense création architecturale. Les villas, hôtels particuliers, immeubles mais aussi bâtiments administratifs témoignent du foisonnement d'idées nouvelles mises en œuvre par les architectes de cette époque.
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