Compte rendu de la visite des ponts de Paris
(2ème partie)
faite le lundi 23 septembre 2013
en compagnie de Mr Patrick Hemmler

Texte et photos de Colette Van de Valle
 

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Nous profitons d’une belle arrière-saison pour terminer notre flânerie le long des Ponts de Paris. La statue d’Henri IV nous accueille sur le Pont-neuf, le plus ancien pont de Paris, Henri III en ordonne la construction dirigée par l’architecte Androuet du Cerceau en 1578, Henri IV le termine en 1607. C’est le premier pont qui ne porte pas de maisons et qui comporte des trottoirs, des balcons entre les piles permettaient aux marchands de s’y installer. Les 385 mascarons qui ornent le tablier ont été sculptés par Germain Pilon. Un célèbre marionnettiste, Brioché, s’y produisait accompagné d’un singe muni d’une épée. Cyrano de Bergerac se croyant menacé, embrocha le singe. Le pauvre Brioché ne fut indemnisé qu’avec quelques poèmes.

Le Pont-neuf

Le pont des Arts construit en 1802 avec neuf arches en fonte est refait en 1982 avec sept arches, ce qui permet un alignement sur le pont-neuf. Il mène de l’Institut de France à la cour carrée du Louvre, anciennement Institut des arts sous Napoléon 1er. Ses parapets sont alourdis par de nombreux cadenas qui scellent les serments éternels de couples d’amoureux, il a inspiré des peintres, des cinéastes et des chanteurs et reste un endroit où "se montrer" est important.

Le pont des Arts

à l’emplacement du pont du Carrousel eut lieu une grande réjouissance à l’occasion de la naissance du premier fils de Louis XIV, celui-ci y caracolait fièrement en espérant gagner le cœur de Mademoiselle de Lavallière. Le pont date de 1832, il est reconstruit en 1935 en béton armé et en pierres, des lanternes télescopiques y sont installées en 1946. Au numéro un du quai Voltaire vécut le premier homme volant de l’histoire, le seigneur de Bacqueville qui s’élança des Tuileries jusqu’au milieu de la Seine où il finit sa course sur un bateau lavoir. D’autres personnages célèbres habitèrent près du pont : Vivant Denon, le fondateur du Louvre, Ingres, Delacroix, Baudelaire, Sibélius, Musset, Montherlant…

Le pont du Carrousel

Le pont royal remplace un ancien pont détruit par une crue en 1684, il est entièrement financé par le roi Louis XIV, ce qui lui donne son nom devenu après la révolution "pont national" puis "pont des Tuileries". Jules Hardouin Mansart, Jacques Gabriel et François Romain sont les architectes chargés de réaliser cet ouvrage.

Le pont royal

Reconstruite en 1999, la passerelle Léopold Sédar Senghor effraya les officiels lors de l’inauguration car elle commença à bouger, on la renforça ensuite avec des masses équipées de ressorts. à cet endroit se trouve le port des Champs-Elysées où il était de "bon ton" de posséder une péniche, ce que firent Jean Renoir, Jean Marais, Michel Galabru, Michel Simon dont les chimpanzés indisposaient l’entourage. Tout proche de cette passerelle se situent le musée d’Orsay, ancienne gare heureusement préservée et le musée de la légion d’honneur où l’on peut admirer l’ordre de Saint Michel créé par Louis XI, l’ordre du Saint Esprit d’Henri III, l’ordre de Saint Louis créé par Louis XIV et le grand collier de la légion d’honneur destiné aux présidents de la République.

La passerelle Léopold Sédar Senghor

La perspective entre la Madeleine, la Concorde et l’Assemblée Nationale est magnifique lorsqu’on se trouve sur le pont de la Concorde construit en pleine tourmente révolutionnaire entre 1786 et 1791 avec les pierres de La Bastille. Il a ensuite été élargi entre 1930 et 1932. La proximité de l’Assemblée Nationale nous rappelle que les fondements de la IIIème République ont été établis par un amendement concernant l’élection du Président de la République déposé par Henri Wallon et adopté à une voix de majorité! Sur la place de la Concorde conçue par l’architecte Gabriel, l’obélisque ramené de Louxor symbolise un rayon de soleil pétrifié.

Le pont de la Concorde

Pour célébrer l’amitié franco-russe, le pont Alexandre III fut construit et inauguré en même temps que l’exposition universelle de 1900. Les architectes Joseph Cassien Bernard et Gaston Cousin sont chargés de la décoration, les quatre renommées au sommet des pylônes d’entrée représentent les arts, les sciences, le combat, Pégase tenu par la renommée de la guerre, les décorations à la base des pylônes ont pour thème, la France du Moyen Age, de la Renaissance, de Louis XIV et la période moderne. D’autres sculptures décorent le pont : groupes de lions conduits par des enfants, amours soutenant les lampadaires, génies avec des poissons et des coquillages, nymphes de la Seine aux armes de Paris, nymphes de la Neva aux armes de la Russie.

Le pont Alexandre III

Les différentes étapes de construction du pont des Invalides commencent en 1821, à la place de l’actuel pont Alexandre III, il est déplacé en 1829, démoli en 1854, il subit un tassement en 1878 et perd deux arches en 1880 rétablies dans l’année. Depuis lors, le pont est stable, seuls ses trottoirs ont été élargis en 1956. Près de là, le Cours de la Reine est une promenade créée par Marie de Médicis en 1618, une statue équestre de Lafayette y a été transférée en 1985 en raison de la construction de la pyramide du Louvre.

Le pont des Invalides

Célèbre à cause d’une statue de zouave, le pont de l’Alma construit entre 1854 et 1856 est entièrement remplacé entre 1970 et 1974. Lors de sa reconstruction, les trois autres statues : un artilleur, un grenadier et un chasseur furent installées à la Fère, à Dijon et à Vincennes. Une exacte réplique de la flamme de la statue de la liberté à New-York offerte par le journal " International Herald Tribune " a été détournée de sa fonction initiale lors de la mort de la princesse Diana en 1997, elle est devenue un lieu de recueillement.

Le pont de l'Alma

Contemporaine du pont Alexandre III, la passerelle Debilly est réservée aux piétons et aux cyclistes. C’est avec la Tour Eiffel le deuxième ouvrage métallique initialement provisoire à être resté pour témoigner de son temps. Pendant la guerre froide, cette passerelle était le lieu de réunions discrètes des services spéciaux de l’Est.

La passerelle Debilly

Nous terminons notre promenade par le pont d’Iéna dont la construction fut décidée par Napoléon, il lui donna le nom de la bataille d’Iéna remportée en 1806. Lors de l’occupation par les troupes prussiennes, le vaincu d’Iéna, Blücher voulut le faire sauter mais Louis XVIII s’y opposa. En 1853, quatre sculptures sont mises en place aux extrémités du pont : rive gauche, un guerrier gaulois et un guerrier romain, rive droite : un guerrier arabe et un guerrier grec. Ce pont relie deux endroits prestigieux de la capitale : la Tour Eiffel et le Trocadéro, nous en emportons des images exceptionnellement ensoleillées.

Le pont d'Iéna
   
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