Patrimoine & savoir faire en Bourgogne
à travers les siècles:
historique des sites visités
Sur la commune de Treigny, une ancienne carrière au milieu des bois est devenue en 1998 le théâtre d'une aventure unique. Le propriétaire de Saint Fargeau et l'association des compagnons bâtisseurs de Puisaye ont entrepris la construction d'un château fort avec les moyens techniques du XIIIème siècle! Ni bulldozers, ni camions, ni grues d'acier, mais leurs ancêtres: les charrois de pierres de bois et de sable tirés par des bœufs et des chevaux, et les ingénieux systèmes de levage du Moyen-Age, telles les fameuses " cages d'écureuil " fidèlement reconstituées. des " oeuvriers ", en cagoule et en chausses, taillent la pierre, battent le fer, tressent le chanvre etc… (Prononcer Ausserre). A proximité d'une simple bourgade gauloise (Autricum), les conquérants romains établirent la ville d'Autessiodurum, située sur la grande voie de Lyon à Boulogne sur Mer. Ce bel édifice gothique a été
construit du XIIIe au XVIe s. A cet emplacement, un sanctuaire, fondé
vers 400 par Saint Amâtre et embelli au cours des siècles
suivants fut incendié à plusieurs reprises. En 1023, Hugues
de Châlon entreprit aussitôt après le sinistre la construction
d'une cathédrale romane.
Les vitraux de la cathédrale sont d'une exceptionnelle qualité. Tout autour du déambulatoire se déroule un magnifique ensemble de vitraux à médaillons du XIIIe s., où dominent les tons bleus et rouges. Cernée par un méandre du Serein et resserrée entre ses remparts aux tours rondes, Noyers est une adorable petite ville médiévale; ses rues aux noms évocateurs, bordées de maisons anciennes à pans de bois ou bien en pierre et à pignon, où grimpe parfois un petit escalier extérieur, forment un ensemble charmant. Les entrées de caves s'ouvrant directement sur la rue rappellent que l'on est ici en pays de vignerons.
Entre les pilastres du rez-de-chaussée,
la devise des Clermont-Tonnerre " Si omnes ego non "
Antoine III de Clermont, gouverneur du Dauphiné
et grand maître des Eaux et forêts, époux d'Anne-Françoise
de Poitiers, sœur de la célèbre Diane, le fit construire
en 1546 sur les plans de Sébastien Serlio. Le talent de cet architecte
bolonais, venu à la cour de François Ier , joua un grand
rôle dans l'introduction des principes de la Renaissance italienne
en France. Les travaux seront terminés 50 ans plus tard par du
Cerceau.
Les scènes peintes en haut des murs
du cabinet sont tirées d'une tragi-comédie de Guarini (1590),
elle-même inspirée du drame pastoral du Tasse, Aminata.
Le thème en est un oracle arcadien devant mettre fin au traditionnel
sacrifice d'un jeune homme à Diane (toujours elle) grâce
à un Les rues en pente de la ville, étagée
sur une colline entre le cours de la Brenne et le canal de Bourgogne,
conservent toutes les traces de pas du fils du pays (ou des porteurs de
chaise), le naturaliste Buffon.
Phénomène curieux d'un mot composé par la double version d'un même thème, la " montagne ", en latin et en celte (le bar que l'on retrouve dans Bar-lès-Epoisses).
6 300 Montbardois qui non seulement vivent dans le souvenir de Buffon mais aussi dans la continuation de son activité de maître de forges, puisque la cité est devenue un important centre métallurgique spécialisé dans la fabrication des tubes d'acier.
Les terres données par Raynard de Montbard, parent de Saint Bernard, sont appelées Fontanetum car, comme nombre de lieux défrichés par les moines, elles "flottent sur des sources".
Devenu abbé de Clairvaux, Bernard fonda successivement trois colonies : Trois Fontaines, près de Saint Dizier, en 1115; Fontenay en 1118 (20 ans après Citeaux); et Foigny, en Thiérache, en 1121. Fontenay connut une grande prospérité, comptant plus de trois cents moines et convers. Mais le régime de la commende - abbés nommés par faveur royale et ne s'intéressant qu'aux revenus de l'abbaye - ainsi que les désordres causés par les guerres de Religion allaient provoquer une rapide et irréversible décadence. Vendus à la Révolution, les bâtiments furent transformés en papeterie. En 1906, de nouveaux propriétaires entreprirent de restituer à Fontenay son aspect initial. L'abbaye est classée au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1981. Le portail de la Porterie est surmonté des armes de l'abbaye; l'étage date du XVe s.
1- église 2- sacristie
3- salle capitulaire 4- passage 5- grande salle 6-
prison 7 - petit chauffoir Tout dans le château rappelle le destin de Roger de Rabutin: " nous pénétrerons dans un château rempli d'emblèmes qui peignent l'amour trompé dans son espoir, et l'ambition malheureuse dans ses projets ".
L'art de la plume, si favorable à Mme de Sévigné, sa cousine, causa bien des ennuis à Roger de Rabutin, comte de Bussy (1618-1693), que Turenne décrivait au roi comme " le meilleur officier de ses armées, pour les chansons ". S'étant compromis, en compagnie de libertins, dans une orgie au cours de laquelle il improvisa et chanta des couplets tournant en ridicule les amours du jeune Louis XIV et de Marie Mancini, il fut exilé en Bourgogne par ordre du roi. Rejoint dans sa retraite par sa tendre compagne, la marquise de Montflat, il composa, pour la divertir, une Histoire amoureuse des Gaules, chronique satirique des aventures galantes de la cour. Ce libelle conduisit son auteur tout droit à la Bastille où il séjournât un peu plus d'un an avant d'être autorisé à retourner en exil dans ses terres (en 1666), mais célibataire cette fois, la belle marquise s'étant montrée fort oublieuse. Sa fille, veuve de Coligny le rejoindra plus tard.
Ce château fort du XVe s. fut racheté
à la Renaissance par les comtes de Rochefort, lesquels firent abattre
le mur qui fermait la cour (la courtine), transformèrent les autre
tours de défense en tours d'habitation et dotèrent les ailes
d'une décoration raffinée. La façade est du XVIIe
s. Une ambiance de chasse au trésor anime ce village depuis plus d'un siècle. Fouilles interminables, thèses minutieuses…, rien n'a été oublié dans cette enquête. Si au XIXe s., l'enjeu était de prouver que le site était bien celui de la célèbre bataille d'Alésia, les milliers de clichés aériens de la seconde moitié du XIXe s., et les grandes campagnes de fouilles franco-allemandes des années 1991 à 1997 ont dissipé les doutes. Désormais, archéologues et historiens sont confrontés à un nouveau défi: comment permettre aux visiteurs du XXIe s., de lire dans un paysage très préservé les épisodes mythiques de cette confrontation décisive de la Guerre des Gaules?
Alise Sainte Reine tire la première partie de son nom d'Alésia, cité dont les origines gauloises furent controversées. La seconde partie évoque le souvenir d'une jeune chrétienne martyrisée, dit-on, en cet endroit au IIIe siècle, et dont la fête, attire les pèlerins.
Après son échec devant Gergovie, fief des Arvernes, près de Clermont-Ferrand au printemps 52, le proconsul César bat en retraite vers le Nord, afin de rallier près de Sens, les légions de son lieutenant Labienus. Cette jonction opérée, et alors qu'il regagnait ses bases romaines sa route est coupée par l'armée gauloise de Vercingétorix. Malgré l'effet de surprise et l'avantage du nombre, les Gaulois subissent un cuisant échec et le chasseur devenu chassé décide de ramener ses troupes dans l'oppidum d'Alésia. Commence alors un siège mémorable… A la lisière de la petite commune de Tanlay, halte agréable au bord du canal de Bourgogne, l'élégant château séduit le visiteur autant par la richesse architecturale de son extérieur que par la qualité de la décoration et du mobilier des appartements.
Par sa composition architecturale, cet édifice bâti vers 1550, peu de temps après le château voisin d'Ancy-le-Franc, est un beau monument de la Renaissance française, dégagé de l'influence italienne.
Le grand château, construit à partir de 1559 sur une ancienne forteresse féodale par François de Coligny d'Andelot (4ème fils de Gaspard, amiral de Coligny, et de Louise de Montmorency), a été terminé et embelli en 1642 par Michel Particelli d'Hémery, Surintendant des Finances.
Le petit château (le Portal), gracieuse construction de style Louis XIII, donne accès à la cour Verte bordée d'arcades sur trois côtés; à gauche, un pont franchissant les larges douves conduit au portail monumental et à la cour d'honneur du grand château.
Au rez-de-chaussée, le vestibule dit des Césars est fermé par une remarquable grille en fer forgé (XVIe s.) donnant sur le parc. On traverse le grand salon et l'antichambre où a été placé un joli bureau Louis XIV... Le nom Capulum ou Schabl serait à
l'origine du nom ; autrement dit un câble, celui qui servait à
passer le gué de la rivière avec plus de sérénité.
Les vins sont les meilleurs ambassadeurs de cette ville dont ils portent
le nom dans le monde entier. Ce petit village bâti au bord du Serein
est célèbre pour son ancienne abbaye, seconde fille de Cîteaux,
fondée en 1114. Sur le plan matériel, il ne subsiste de
Cîteaux que des vestiges, alors que Pontigny a conservé intacte
son immense église : elle est ainsi l'un des grands témoins
de l'esprit cistercien comme de son art. Les locaux de l'abbaye sont occupés
par un important centre de
Construite dans la seconde moitié du XIIe s. par Thibault, comte de Champagne, dans le style gothique de transition, elle est d'une austérité rigoureuse, conformément à la règle cistercienne. De dimensions imposantes (108 m de longueur à l'intérieur - 117 m avec le porche - et 52 m de largeur au transept), presque aussi vaste que la cathédrale Notre Dame de Paris, elle est la plus grande église cistercienne de France.
La seule décoration de toute la façade est une simple croix sculptée au centre du tympan : on est bien dans le monde de Saint Bernard. L'absence de clocher tient au fait qu'il n'y avait pas d'appel à la prière pour les paroissiens. Cela manque désormais, puisque l'église est paroissiale.
D'un gothique minimaliste, la longue nef de
deux étages est très lumineuse, elle compte sept travées;
c'est la première nef cistercienne voûtée d'ogives
parvenue jusqu'à nous. La perspective est coupée par la
clôture en bois du chœur monastique.
Des bâtiments cisterciens du XIIe s., il ne reste aujourd'hui que l'aile des frères convers. La façade, où le moellon s'allie à la fine pierre de Tonnerre, est épaulée par des contreforts. Des autres bâtiments ne demeure que la galerie méridionale du cloître, reconstruite au XVIIe s. |