Fermer  

Le Bouddhisme

Informations fournies par Mme Véronique Crombé
(2015)
 
Lexique   -   Les Trois Joyaux   -   Littérature et fêtes
 
Lexique
 
On a coutume de répartir les multiples écoles bouddhiques en trois grandes tendances:
    - Theravâda ou école des Anciens : actuellement représentée au Sri Lanka, et dans la plupart des pays d'Asie du sud-est.
    - Mahâyâna ou "Grand Véhicule": Chine, Japon, Corée, Vietnam, Monde Tibétain, sous des formes variées.
    - Vajrayâna ou "Véhicule du diamant" que certains appellent encore Bouddhisme Tantrique. Monde tibétain essentiellement et une petite école au Japon.
 
Ce ne sont pas des mouvements indépendants les uns des autres: tous sont issus d'un même tronc commun et partagent d'importants éléments fondamentaux de doctrine.
Le Mahâyâna et le Vajrayâna sont des transformations plus tardives (début de l'ère chrétienne pour le premier, vers le VIème siècle pour le second) dans lesquelles seront particulièrement poussés les spéculations philosophiques et métaphysiques, les pratiques rituelles et une certaine forme de dévotion personnelle.
 
On peut aborder le bouddhisme de plusieurs manières: -du point de vue occidental, dans une optique de pure histoire des religions, telle qu'elle est vue par ceux pour qui le temps est linéaire. Dans ce cas, le bouddhisme apparaît en Inde, dans le courant du Ve siècle avant l'ère chrétienne, puis suit son cheminement à travers l'Asie. -du point de vue bouddhiste: le temps est cyclique, et la doctrine n'est ni la création du Bouddha historique çâkyamuni, ni une Loi d'essence divine enseignée par un prophète, mais une Loi naturelle. Cette Loi naturelle est donc, de cycle en cycle, retransmise aux êtres par des bouddhas historiques. çâkyamuni est l'un d'eux.
 
Définir le bouddhisme comme une philosophie plutôt que comme une religion est typiquement un propos occidental. En Asie, cette distinction n'est pas marquée comme elle l'est en occident aujourd'hui. Le bouddhisme participe des deux, et un bouddhiste ne s'embarrasse pas de savoir quelle étiquette doit être plaquée sur le chemin qui le mène à la libération. Peu importe que le radeau qui vous mène sur l'autre rive se nomme "radeau" ou autrement, ce qui importe c'est qu'il vous ait mené sur l'autre rive.
 
Le propos du bouddhisme est avant tout de permettre aux êtres (humains et autres, voir plus loin les conditions d'existence) de sortir du cycle douloureux et insatisfaisant des naissances et des morts: le samsâra.
 
Samsâra: "errance". Désigne le cycle perpétuel des naissances, morts et renaissances dans lequel les êtres sont enchaînés.
Désigne également le monde des phénomènes conditionnés, mentaux et matériels, répondant aux Trois Caractéristiques de non-permanence, d'insatisfaction, et de non-soi.
Les occidentaux comprennent souvent ce mot sous le sens de "réincarnation". Les bouddhistes n'emploient pas ce terme, mais ceux de "renaissance" ou mieux encore de "redevenir".
En effet: réincarnation implique qu'un principe individuel, éternel, revient régulièrement sous des formes matérielles différentes. Pour les bouddhistes, le processus est différent, car l'existence d'un tel principe ne peut être affirmée.
Contrairement à la conception que certaines sociétés se font de la "réincarnation", les bouddhistes en particuliers, le monde indien en général, ne considèrent pas que l'on renaît systématiquement sous forme humaine. Il existe 6 conditions de renaissance: esprits affamés, créatures des enfers, animaux, "démons" (traduction discutable du terme sanskrit asura), dieux, hommes.
Par ailleurs, on prépare dans chaque vie les suivantes: ce sont les actes intentionnels commis tout au long de la vie qui influent sur la nature de chaque renaissance. C'est le karma.
 
Karma:littéralement: "ce qui est fabriqué" désigne l'action intentionnelle dans laquelle le résultat est inhérent; toute action volontaire, consciemment acceptée et issue du corps, de la parole ou de la pensée.
Le karma est intimement lié à son fruit: tous deux sont interdépendants.
En aucun cas, le karma ne signifie "destin" ou "punition". Ne pas prendre pour autant cette idée comme un déterminisme: le karma est très important, mais tout n'est pas le résultat du karma. Nous sommes conditionnés par l'hérédité, l'environnement physique, social et idéologique, le passé psychologique (qui comprend l'héritage du karma) mais il reste un élément d'effort personnel volontaire.
 
Les Trois Joyaux
 
Buddha: mot issu d'une racine verbale sanskrite: BUDH qui signifie "s'éveiller".
Un Buddha n'est ni un dieu, ni un prophète, c'est un être éveillé à la véritable réalité des choses. Le Bouddhisme des anciens insiste beaucoup sur le caractère profondément humain de la personne du Buddha et de sa réalisation. Les autres branches auront parfois tendance à accentuer au contraire, l'aspect surhumain du personnage.
Nous nous référons d'abord à celui que l'on appelle le Buddha historique çâkyamuni, ou Gautama, qui vécut et enseigna en Inde, au Vème siècle avant l'ère chrétienne. Mais, considérant que le temps est cyclique, il est admis qu'il y eut, dans le passé, d'autres Buddhas, dont les noms sont donnés dans les textes, et qu'il y en aura dans les cycles cosmiques futurs.
Le bouddhisme Mahâyâna et Vajrayâna connaissent également les Buddha dits "des Terres Pures" qui correspondent à des manifestations glorieuses de l'Essence même de l'éveil sur des plans supérieurs.
 
Dharma: dans son acception la plus générale, désigne l'ensemble des Enseignement du Buddha.
Désigne également la Vérité Ultime, l'ordre des choses.
 
Sangha: littéralement "rassemblement, multitude"
Désigne dans un sens large, la Communauté de tous ceux qui pratiquent la Voie du Buddha
Dans un sens plus restreint: ceux qui se sont dédiés de façon formelle à la vie monastique.
Le terme Ariya Sangha, "Noble Sangha" désigne l'ensemble des disciples, laïcs ou religieux, qui ont atteint de hauts niveaux de libération.
 
Buddha, Dharma, Sangha  forment ce que l'on appelle les Trois Joyaux, ou le Triple Refuge.
Quand on s'engage formellement dans la voie du Buddha, on récite devant un moine la formule suivante:
Namo Tassa Bhagavato Arahato Samma Sambuddhassa (trois fois)
Hommage à Lui, le Bienheureux, l'Arahant, le Parfaitement et Totalement éveillé
 
Buddham Saranam Gacchami        Je vais au refuge du Buddha
Dhammam Saranam Gacchami       Je vais au refuge du Dhamma
Sangham Saranam Gacchami        Je vais au refuge du Sangha
 
(triple formule que l'on répète également trois fois)
 
Le moine fait alors répéter les Cinq Préceptes que le fidèle laïc s'engage à respecter:
    - s'abstenir de prendre la vie
    - s'abstenir de prendre ce qui n'est pas donné
    - s'abstenir de paroles violentes et mensongères
    - s'abstenir de la consommation d'alcool ou de toute drogue propre à semer le trouble dans l'esprit
    - s'abstenir d'une conduite sexuelle incorrecte
 
Les Quatre Nobles Vérités: constituent, pour beaucoup de textes, l'essence même de la doctrine bouddhique.
    - la première vérité affirme l'universalité de Dukkha.
    - la deuxième, en montre la cause la plus immédiate: la soif, le désir
    - la troisième affirme l'existence du Nirvâna, non conditionné
    - la quatrième définit le chemin en huit branches qui mène à la Libération.
 
Dukkha: littéralement "difficile à supporter" fait référence à l'insatisfaction, l'incomplétude, l'imperfection implicites dans tous les phénomènes qui, en raison de leur changement perpétuel, sont toujours potentiellement sujets à provoquer la souffrance.
Souvent traduit par "douleur" le mot recouvre en fait un domaine beaucoup plus large. Dukkha est le déséquilibre, le malaise éprouvé devant la nature oppressive de tous les facteurs d'existence par suite de leurs continuelles apparitions et disparitions.
 
Nirvâna: littéralement "sans effort de souffler". On donne généralement l'image de l'extinction d'une flamme par l'épuisement du combustible, ce qui fait qu'on utilise souvent le terme d'Extinction pour en parler.
Fait partie des termes que l'on évite de traduire plutôt que d'induire une connotation nihiliste ou éternaliste.
Les textes se gardent d'ailleurs de donner une véritable "définition" de cette "Paix Ultime" dont la saveur est avant tout expérimentée (et peut l'être dans cette vie même). On dit qu'il représente la libération de tous les états conditionnés, de tous les attachements.
Le mot pâli est Nibbana.
 
Noble Octuple Sentier:
    - Compréhension juste
    - Décision juste
    - Parole juste
    - Action juste
    - Moyens d'existence justes
    - Effort juste
    - Attention juste
    - Unification de l'esprit juste
 
La littérature et les fêtes bouddhiques
 
La littérature
Le bouddhisme n'a pas l'équivalent de la Bible ou du Coran, c'est-à-dire UN livre référence considéré comme la parole de Dieu.
Il a néanmoins une littérature extrêmement abondante.
La base est le Canon qui comporte trois parties (d'où son nom de Tripitaka ou Triple Corbeille):
    - les sûtra: textes réputés reproduire les sermons du Buddha,
    - le vinâya: textes relatifs à la discipline à usage des religieux,
    - l'abhidharma: de formation plus tardive.
C'est un "retour sur la doctrine" qui comporte des explications plus détaillées sur un certain nombre de points de doctrine.
 
Les fêtes
Le bouddhisme n'étant pas uniformisé les fêtes sont ethniquement marquées: il y a des fêtes du bouddhisme thai, cinghalais, chinois, japonais, tibétain, qui n'existent que dans ces traditions respectives.
La fête majeure que tous les bouddhistes ont en commun est Vesak (en mai) qui commémore le triple anniversaire de la naissance, de l'Eveil et du Parinirvâna du Bouddha.
 
  Fermer