Compte rendu de la sortie
à Milly-la-Forêt:
et au château de Courances
faite le jeudi 15 mai 2014
Texte de Colette Van de Valle
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Après une longue route encombrée par les embouteillages, nous arrivons enfin dans la campagne près de Milly-la-Forêt. |
Milly-la-Forêt: la maison de Jean Cocteau | |||
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Milly-la-Forêt, ville où se situe la maison " du Bailli ", refuge de Jean Cocteau de 1947 à sa mort en 1963. Ancien corps de logis des dépendances du château de la Bonde, cette sentinelle dresse ses deux tours de brique sur l'impasse de la rue du Lau. Une tour ruinée envahie de feuillages à l'angle des douves, un château sans style en fond de scène créent une scénographie en écho à l'entêtant goût de l'ailleurs du
poète, les jardins et la présence de l'eau l'entourent d'une apaisante quiétude. |
Milly-la-Forêt: la chapelle St-Blaise-des-Simples | |
Cette chapelle faisait partie d'une maladrerie placée sous le vocable de Saint-Blaise, construite au XIIème siècle pour soigner les lépreux par la prière mais surtout par les plantes médicinales appelées "Simples".
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Le jardin des Simples
La chapelle
La Résurrection du Christ
Décor de gentianes
La signature de Jean Cocteau
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Après une courte promenade dans le jardin de la chapelle, nous nous dirigeons vers le restaurant "le Cygne" pour un agréable moment de détente avant de repartir pour le château de Courances. |
Le château de Courances | |
Le château
L'escalier en fer à cheval
Arabesques de buis
La grande pièce d'eau Le château vu du parc
Le château
Le jardin japonais
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Nous pénétrons dans le domaine de Courances par une allée remarquable plantée de 140 platanes datant de 1782. Le parc, d'une surprenante beauté, classique et romantique, historique et contemporaine, recèle une atmosphère à la fois intime et grandiose. L'omniprésence des eaux "courantes", du végétal et de la pierre dans ce paysage de 75 ha dont la création remonte au XVIème siècle constitue un spectacle unique. à travers l'esprit de Le Nôtre, le classicisme des Duchêne et l'intervention de Jean-Louis de Ganay,ce jardin de la Renaissance est devenu un jardin du XXème siècle. à Courances, quatorze sources jaillissent et se métamorphosent en de nombreuses pièces d'eau alimentées par un ingénieux système de contrôle des niveaux qui fait cracher " les gueulards ". Comme toutes les demeures anciennes, le château de Courances raconte plusieurs histoires. De 1627 à 1628, construction du château, autour de 1760-1770, transformation et mise au goût du jour, 1873-1876, grande restauration et remise en état, 1960-1965,dérestauration des toitures et des lucarnes, c'est l'état actuel. Sous Louis XIII, un parisien, Claude Gallard se fait construire une belle demeure d'un style sobre et d'une taille moyenne, l'intérieur est austère, le principal agrément du domaine est son jardin d'eau. Sous Louis XV, les propriétaires, les Potier de Novion et les Nicolay, de meilleure noblesse, modernisent le château en augmentant les fenêtres, en réaménageant les appartements où apparaissent cheminées de marbre et boiseries, ils posent une grille à l'entrée de la cour pour libérer la vue sur l'allée d'honneur. Au début de la troisième république, Courances est acheté par un riche banquier suisse, Samuel de Haber qui fait restaurer le château de fond en comble. Les façades se couvrent de briques, le jeu polychrome avec le grès et les ardoises rappelle la place des Vosges. Un grand escalier en fer à cheval sur la cour, directement inspiré par celui de Fontainebleau, vient rappeler la région mais encore la grande architecture royale. Dans les intérieurs se mêlent les différentes époques des arts décoratifs français : vestibule de marbre dans le goût du premier Versailles, salon et chambres Louis XV (avec le confort moderne). Passé par alliance dans la famille de Ganay, d'ancienne et illustre noblesse, le château subit, après la deuxième guerre mondiale, une nouvelle mutation qui s'explique par le désir de revenir à plus d'authenticité et par le désamour des lourdes restaurations du XIXème. En particulier, la toiture est allégée de ses lucarnes et de ses ornements en plomb, elle prend son allure actuelle, plus sobre. A l'intérieur du château, nous parcourons quelques pièces ouvertes au public dans lesquelles de nombreux témoignages de la manière de vivre des propriétaires actuels retiennent notre attention : une collection de photographies des hôtes célèbres de la famille, une fresque moderne dans le grand salon représentant les cinq frères de Ganay, la salle à manger devenue plus intime avec ses quatre tables rondes et plus claire avec le percement de nouvelles fenêtres. Dans la galerie des singes, trois tapisseries mettent en scène ces animaux occupés à se divertir, la chapelle suit, elle est recouverte de magnifiques boiseries du XVIIIème siècle, on y célèbre encore très souvent les baptêmes des enfants de la famille. En sortant du château, nous allons admirer le jardin japonais créé par Berthe de Ganay, la grand-mère des propriétaires actuels. La recherche dans ce jardin porte sur la couleur, la forme et la texture des feuillages et des écorces plutôt que sur les fleurs. |
La journée se termine mais nous repartons, séduits par le charme étrange de Jean Cocteau dans son refuge de Milly, apaisés par la douce simplicité de la Chapelle et admiratifs devant l'harmonie du château de Courances serti entre ses miroirs d'eau et de verdure. |