L'évolutionde l'Art Roman en Bourgogne
Voici un compte rendu du voyage fait du 3 au 5 juin 2008
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Le texte est de Denise Phelippeaux
Les photos sont de Jacques Savoye (js) ou de Denise et Claude Phelippeaux (dcp)
Chantons sous la pluie …6 h 40 nous rejoignons notre car … nous enlevons nos imperméables et " vogue la galère " … Tournus l’Abbaye Saint Philibert: Tournus réunit deux saints aux noms vieillots : Valérien et Philibert. En leur honneur, a été construite cette extraordinaire église qui, elle, n’arrive pas à être vieillotte ! C’est du Xe au XIIe siècle que l’église fut bâtie au dessus d’une crypte vénérable. Le narthex, trapu, supporte une chapelle Saint Michel lumineuse, la grande nef voûtée avec des berceaux transversaux est assurément la partie de l’église la plus admirable. Les piliers, les piles de Tournus sont un enchantement. Elles devraient être massives comme celles du narthex ; elles ne le sont pas parce qu’elles n’en finissent pas de monter, sans rien, sans décor, ni au sol ni au sommet : un travail de primitifs de génie.
Brancion: Piquée
au sommet d’une colline, à proximité respectueuse du château féodal qui a
provoqué bien des déboires à l’abbaye de Cluny, à la tête d’un paysage
splendide, étalé à ses pieds, protégeant toute une série de villages bien
groupés autour de leurs sanctuaires, la petite église de Brancion, riche de sa
pauvreté toute cistercienne, est une admirable composition architecturale. Le
clocher surmonté d’une flèche de pierre n’a aucun ornement, pas plus que les
absides harmonieusement disposées. Le transept est agrémenté de quelques sobres
modillons (*) et la nef est protégée par cinq contreforts discrets ; le
tout parvient à être gracieux. L’intérieur de l’église répond aux mêmes normes
et présente le même équilibre avec ses voûtes brisées et sa nef aveugle ;
les piliers sortent de terre le plus simplement du monde sans chercher aucun
effet.
Le château de Cormatin: Situé
à quelques kilomètres de Cluny, le château de Cormatin, bâti entre 1605 et 1625
pour les marquis d’Huxelles, est célèbre pour ses décors Louis XIII intacts,
qui évoquent des ensembles parisiens, dont le Palais du Luxembourg et l’hôtel
des Feuillants aujourd’hui disparus. L’éblouissante polychromie et le
raffinement des moindres détails s’ajoutent à une symbolique complexe qui
trouve un écho dans la disposition des jardins.
Après une bonne nuit de repos nous partons visiter: la petite chapelle de Berzé la Ville: Qui avec ses fresques incomparables, est le bijou merveilleux de l’art clunisien. C’était la chapelle de recueillement de saint Hugues, le bâtisseur de la grande église de Cluny, puis de Pierre le Vénérable cet abbé étonnant, cultivé et doux. Cette chapelle est colorée, vivante, familiale, à petite échelle, utilisable par un ou quelques moines, plantée sur la hauteur, dans la douceur. Le programme pictural et le style des fresques respirent l’atmosphère de Byzance et de Ravenne.
Cluny: C’était la somptuosité, la grandeur, l’élégance, Cluny devait être la gloire de la Bourgogne. Mais ce n’est plus guère qu’un souvenir. Ce qu’il en reste et qui est admirable fait regretter ce qui a disparu : deux clochers, un morceau de transept, quelques chapiteaux et débris de sculptures, le tout marqué du sceau du génie. Grâce aux fouilles, grâce aux gravures, il a été possible de reconstituer Cluny en maquette. La partie du transept encore debout prouve que dès la fin du XIe siècle l’art roman bourguignon avait atteint le sommet de la distinction et de la grandeur. Les chapiteaux présentés dans la salle du farinier se trouvaient sur les piliers du chœur : ils formaient une couronne somptueuse. Bien que blessés par la chute, ils sont d’une telle qualité et d’une telle variété qu’ils suffisent à prouver qu’à Cluny, la conception de la vie monastique était des plus élevées et des plus raffinées. Notre conférencière nous a cité quelques dates concernant les moines bâtisseurs, un petit rappel n’est peut être pas inutile :
Heureusement qu’il n’y a pas eu d’interrogation n’est-ce pas ?
Château de Drée: Dès
le XIVe siècle, la seigneurie des Damas possédait ici une maison forte nommée
" La Bazolle ". 300 ans plus tard, c’est sous l’impulsion de Charles
de Blanchefort de Créqui qu’un nouveau château émerge sur les fondations
médiévales. Au début de XVIIe siècle, vers 1620, les premiers travaux du
château débutent avec un corps de logis central. En 1748 le château est vendu à
Etienne, comte de Drée, qui fait intégralement réaménager les intérieurs du
château. Louis XV, par lettre patente datant de 1767, fait ériger en marquisat
en faveur de " son cher et bien aimé Etienne, comte de Drée " la
terre de la Bazolle, qui dès lors prend le nom de Drée. Etienne est le premier
marquis du nom.
Paray le Monial: La
basilique de Paray le Monial est, en plus petit, la réplique de l’immense
église abbatiale de Cluny. Sa nef n’a jamais été achevée, hélas ! Située
au bord de la Bourbince, elle a été construite entre 1090 et 1110. La
perfection d’un chef d’œuvre : elle nous raconte ce qui se passe au Ciel.
Cette ancienne prieurale a été élevée en 1875 au rang de basilique mineure et
placée sous le vocable du Sacré-Cœur
Autun: Le
musée Rolin : L’ève couchée de Gislebertus, fragment du linteau d’un
portail latéral de la cathédrale.. la célèbre Nativité au cardinal Rolin, la
magnifique Vierge à l’enfant dite " Vierge d’Autun "…
Mais il est temps de se restaurer et le Relais des Ursulines (ancien couvent du XVIIe s. construit sur les remparts romains) nous offre un excellent déjeuner dans un très beau cadre. Non
nous n’irons pas chez Bernard Loiseau après le déjeuner. Nous allons visiter la
basilique Saint Andoche (missionnaire venu du Proche-Orient, martyr de la foi en 177).
Mais il nous faut repartir le voyage se termine ici, mais le retour se fera comme d’habitude dans la bonne humeur, les anédoctes inhérentes à ce voyage sont riches … Nous nous disons à l’année prochaine pour un nouveau voyage culturel avec notre conférencière toujours aussi dynamique, souriante et …. jamais fatiguée !!! |